Premières traces

Les Bessillons, massif isolé au coeur de la Provence intérieure, ont de tout temps attiré les hommes. Ils furent tour à tour et parfois simultanément lieu de refuge, de culte et de veille. Dès la fin du Néolithique, l'activité se développe sur les deux versants.
Les premières traces d'aménagements remontent à 2600 avant J.C. .
L'Antiquité voit l'occupation se poursuivre dans la plaine. Des repérages archéologiques ont permis de révéler l'existence d'une villa et de huit fermes. Des sépultures ont été découvertes au nord à St Ferréol comme au sud aux Esclavaux.

Naissance du village médiéval
Dès le début du 11ème siècle, Pontevès fut le chef-lieu d'une puissante seigneurie et le fief d'une célèbre famille provençale.
Dans les premières années du 13ème siècle, une enceinte, dont subsistent de nombreux vestiges (rempart sud et ouest, porte de l'ubac), protège le village tandis qu'une tour de garde est bâtie sur la pointe la plus élevée du Petit Bessillon. A l'est, la famille seigneuriale construit un nouveau site d'habitat qui prend le nom de Bastide de Pontevès.

Désertion et repeuplement
Les grands fléaux de l'histoire n'ont pas épargné le village. La grande peste de 1348 et les troubles qui suivent au 14ème siècle, poussent peu à peu la population à déserter la Bastide dès 1384 et le village lui-même vers 1433. A partir de cette époque se développe l'élevage ovin qui profite du recul des cultures. Vers le milieu du 15ème siècle, près de 4000 moutons pâturent chaque année sur le terroir. S'y ajoutent des élevages de chevaux, de bovins et de porcs.


En 1477, le village est repeuplé par l'arrivée d'une trentaine de familles du diocèse d'Albenga, en Ligurie. En effet, Bertrand de Pontevès s'entend avec des représentants des habitants du village de Montegrosso ; ils signent avec le seigneur, le 23 mars 1477, une charte définissant leurs devoirs et leurs droits respectifs.

 Montegrosso Pian Latte

 Vue de Montegrosso Pian Latte (Italie)

Diaporama

De la Renaissance à nos jours

L'agriculture, principale ressource
Les premiers documents cadastraux datés de 1511 et des délibérations communales, à partir de 1495, font apparaître une société villageoise composée de trois artisans, de quelques éleveurs et d'une grande majorité de cultivateurs. Le terroir est alors réparti en labours (cultures diverses) (36%), prés (23%) et vignes. Quelques bastides éparses commencent à apparaître sur le territoire de la commune. Les Guerres de Religion, auxquelles participe la famille seigneuriale, obligent les villageois à renforcer et entretenir constamment les structures de défense, remparts et portes du village. Au début du 17ème siècle, les Pontevès réintègrent leur château qu'ils avaient délaissé pour leur hôtel barjolais, plus sûr et plus confortable. Malgré quelques aménagements, tel un jeu de paume,le château conserve une apparence médiévale austère.

Aménagements du Grand Siècle
En 1650, François de Pontevès vend le château et les terres à un homme d'affaires et financier aixois, Pierre Maurel, surnommé le "Crésus Provençal". Celui-ci entreprend de grands travaux de rénovation et d'agrandissement du château. L’édifice compte une cinquantaine de pièces, quatre tours d'angles et des terrasses. Intérieurement, il est décoré richement et orné d'un mobilier raffiné et de somptueux trompe-l'oeil dus au talent du peintre Jean Daret. Dans la plaine, Pierre Maurel bâtit une maison en "forme de pavillon", sur le modèle aixois, à la Bastide des Salettes. Il participe au projet de construction de l'église actuelle et édifie le moulin à huile à la demande des habitants.

De nouvelles activités
Sous la Révolution, le château est déjà partiellement en ruine. Quatre co-seigneurs se partagent le terroir et les 550 habitants vivent de cultures de céréales et d'oliviers, d'élevage et de quelques arpents de vignes. Au 19ème siècle, une activité nouvelle, l'élevage du ver à soie ainsi que la création d’une fabrique de tomettes renforcent l'économie du village. La création de la voie ferrée de la compagnie du Central Var reliant la vallée de la Durance à Draguignan permet l'exploitation de la bauxite sur trois sites Photo de la cavedès le début du 20ème siècle et jusqu'en 1949 avec une interruption d'activité au moment de la première guerre mondiale. En 1913, la création de la cave coopérative permet à de nombreux agriculteurs de refaire surface après la crise du phylloxéra qui a détruit le vignoble dans les années 1875-1880.